Paul nous raconte l’histoire de l’épicerie associative L’Eprouvette

Paul nous raconte l’histoire de l’épicerie associative L’Eprouvette

Après un diplôme d’ingénieur dans l’énergie, et une première expérience professionnelle en entreprise, Paul décide de revenir à ses valeurs fondamentales en commençant un voyage à vélo, en Bretagne notamment. Il me raconte que son objectif est d’aller à la rencontre des acteurs de la transition mais aussi d’interroger les élus sur le sujet.C’est pendant ce parcours qu’il a eu l’occasion de rencontrer le maire de Saint André des Eaux (22) et qu’il a commencé à avoir des échanges avec les habitants du hameau léger du placis qui incarnent sur la commune une autre manière d'habiter plus écologique et accessible financièrement.. Au même moment, il est question de mettre en place un projet autour de l’alimentation sur le territoire. C’est donc en août 2022 que Paul débute son service civique pour 8 mois dans l’objectif de mettre en place l’épicerie associative de St André des Eaux (22).

Epicerie

Vous allez me dire, c’est quoi concrètement une épicerie associative ?

Et bien j’ai posé la question à Paul et je peux vous dire qu’il m’a expliqué le concept sans prétention aucune. Et pourtant, de mon point de vue, il peut être fier du chemin parcouru.

Ceci étant dit, Paul m’explique que l’épicerie associative repose sur un modèle existant, voilà pourquoi il n’a rien inventé selon lui. A St André des Eaux, ils ont choisi de rejoindre le réseau national MonEpi qui existe depuis 2016 et qui compte aujourd’hui 150 épiceries en France. MonEpi propose une solution toute faite pour créer des épiceries de proximité qui sont aussi des lieux de vie et de rencontre, pour revitaliser les petites communes. Ce sont concrètement des outils mis à disposition par monEpi pour le bon fonctionnement de l’épicerie, mais aussi un accompagnement.

Le projet est également soutenu par l’association Bouge ton Coq qui communique sur ce genre de solutions auprès des élus et lors de réunions publiques.

Et alors, comment ça fonctionne ?

Le modèle est simple et repose sur 3 grands principes : associatif, participatif et zéro marge.

Cela signifie qu’il faut adhérer à l’année et qu’il faut aussi donner un peu de sont temps (environ 2h par mois et par foyer) pour être adhérent et client de l’épicerie. Concrètement, les adhérents jouent le rôle de l’épicier : réception des commandes, mise en rayon, encaissement… Finalement, c’est 2 heures par mois pour créer du lien social et bénéficier de produits alimentaires à prix coûtant.

Et en plus de l’épicerie, à St André des Eaux les adhérents sont très dynamiques. On retrouve aussi un jardin partagé et La Cantine à Dédé (une fois par mois, un repas est organisé par les adhérents à un prix libre et conscient).

De nombreux projets en perspectives pour l’épicerie de l’Eprouvette !

Paul m’explique que les projets ne manquent pas, à commencer par des travaux déjà planifié pour créer une cuisine et un restaurant. Il me parle également de projet de transformation alimentaire pour préparer des plats à emporter qui pourraient être distribués et livrés par un vélo cargo isotherme. Il me parle également d’introduire du matériel en cuisine comme un four solaire ou encore un séchoir solaire. Il est par ailleurs conscient du frein que peut représenter l’outil numérique aujourd’hui nécessaire pour adhérer et réfléchit à des solutions pour rendre le projet encore plus inclusif et accessible à des personnes qui n’ont pas forcément accès à l’outil numérique.

Globalement, au niveau de l’épicerie de l’Eprouvette c’est 150 adhérents, pour une commune de 400 habitants. Ce sont également 25 fournisseurs locaux (à moins de 10km) et 3 grossistes en complément.

Je pourrais encore écrire des pages sur le sujet, mais je vais devoir m’arrêter là. J’aimerai donc terminer en reprenant cette phrase de Paul : “L’Éprouvette, ce n’est pas une épicerie d’appoint”, cela signifie que l’on y retrouve tout l’essentiel alimentaire, mais aussi un rayon droguerie et cosmétique. C’est pour moi un projet qui a beaucoup de sens pour notre tissu économique et social en milieu rural. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de vous en parler ici.

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